Constellation d’Hercule


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Hercule est une constellation très étendue et assez peu visible, qui s’élève dans le ciel de l’hémisphère boréal en été. Cette silhouette d’un homme qui a un genou en terre, brandissant une massue dans une main tandis que l’autre est étendue, ressemble un peu à celle d’Orion, bien que ses étoiles soient moins visibles, aucune d’entre elles ne dépassant beaucoup la magnitude 3. Pour un observateur placé dans l’hémisphère Nord, la silhouette apparaît inversée, ses pieds se trouvant vers le pôle Nord céleste. Elle est à l’est de l’étoile Véga, et au-dessus d’Ophiucus. L’étoile la plus brillante, qui marque la tête d’Hercule (Ras Algethi, la « Tête de l’homme agenouillé »), ne se trouve qu’à quelques degrés à l’ouest, dans la tête d’Ophiucus, et légèrement au nord de Ras Alhague, un peu plus visible. Le pied d’Hercule est posé sur la tête du Dragon, qui s’enroule autour du pôle Nord céleste. Dans les textes les plus anciens de la mythologie grecque, cette constellation et ce personnage menaçant ne paraissent pas avoir de rapport avec le plus connu des héros classiques, Héraclès (Hercule pour les Romains). Dans leur majorité, les auteurs nomment cette silhouette l’Homme agenouillé, sans faire allusion à un personnage précis. Dans ses Phénomènes, le poète Aratos en parle en ces termes : C’est une forme fantomatique, ressemblant à un homme qui effec-tue une tâche. Personne ne comprend de qui il s’agit, ni quel travail il fait, et on l’appelle simplement l’Homme agenouillé. » Bien que la constellation soit peu visible, de nombreux indices montrent qu’elle avait une grande importance dans les temps les plus anciens.

Héraclès était, semble-t-il, l’équivalent du héros babylonien Gilgamesh. Ils ont de nombreux points communs ; par exemple, tous deux ont triomphé d’un lion monstrueux et d’un taureau divin, et ont dû tuer un dragon enroulé autour d’un arbre sacré  le dernier des travaux d’Hercule. Dans un récit datant de la fin du IV’ millénaire av. J.-C., on trouve un héros mésopotamien, plus tard assimilé à Gilgamesh, qui a un genou à terre et un pied sur la tête d’un dragon : il ressemble fort à l’image grecque de l’Homme agenouillé.

Les Romains ont attaché une grande importance à la constellation, et ce sont eux qui l’ont assimilée à Hercule. Selon les sources, l’histoire de sa vie compte de nombreuses variantes, mais les grandes lignes sont bien connues. Le héros devait accomplir douze travaux, apparemment irréalisables, pour devenir immortel. Dans le ciel nocturne, on l’imagine portant la peau intransperçable du Lion de Némée, tué par le héros en guise de premier travail. Le nettoyage des écuries d’Augias est sans doute le plus connu des douze travaux d’Hercule, car c’est devenu une métaphore usuelle. Il s’agissait d’ailleurs d’étables, puisque le roi Augias était propriétaire d’un troupeau de 3 000 bovins. Elles n’avaient pas été nettoyées depuis trente ans et Héraclès devait le faire en un seul jour. Pour y parvenir, il détourna vers la ferme les eaux de deux rivières, l’Alphée et le Pénée. Il ouvrit ensuite des brèches dans les murs des étables pour que l’eau puisse s’écouler. Un écrivain latin, Servius (célèbre dans les années 300), a interprété la tradition en assimilant les douze travaux d’Hercule aux douze signes du zodiaque ; le héros, comme dieu solaire, accomplit son voyage et ses tâches en une année solaire. Certains éléments semblent militer en faveur de cette interprétation. Augias, le nom du roi propriétaire des écuries, signifie en grec « Rayon brillant » ; en outre, ce personnage était le fils d’Hélios, le dieu-Soleil, et de Noctée, la nuit la plus longue. Cet ensemble de symboles pourrait indiquer que le Soleil se trouve au point le plus sombre de l’année dans l’hémisphère Nord, c’est-à-dire au solstice d’hiver, lequel, à l’époque de l’élaboration du mythe, tombait dans la constellation du Capricorne.

Cependant, cette interprétation présente une grande faiblesse : dans la haute Antiquité, les Grecs comptaient moins de douze travaux, et ceux-ci, plus tard, n’ont pas été placés dans le même ordre que les signes du zodiaque. A l’est d’Hercule, et sur la Voie lactée, se trouve un groupe de constellations relative-ment petites. Trois d’entre elles, la Lyre, l’Aigle et le Cygne, sont assez visibles, car elles contiennent des étoiles brillantes. Pour la Lyre, à côté d’Hercule, il s’agit de la belle étoile Véga, bleu pâle. Avec une magnitude de 0, c’est l’étoile la plus brillante du ciel boréal. Les Grecs appelaient cette constellation Chelys, qui signifie « tortue ». Hermès aurait utilisé la carapace de cet animal pour fabriquer la lyre enchantée d’Orphée, capable même de charmer, par sa musique, le dieu des Enfers. Au sud-est de Véga et de l’autre côté de la limite est de la Voie lactée se trouve une autre étoile brillante, Altaïr, située dans la constellation de l’Aigle. Cet oiseau royal était le fidèle serviteur de Zeus. Il eut pour mission de punir le Titan Prométhée, qui avait volé aux dieux le feu sacré pour en faire don à l’humanité. Zeus ordonna que Prométhée soit enchaîné au sommet d’une montagne. Chaque jour, un aigle lui dévorait le foie, mais celui-ci repoussait chaque nuit, miraculeusement. Héraclès réussit à tuer l’aigle, et Zeus en fit une constellation.


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